Un nouveau danger sanitaire dans l'assiette?
SAINT-SOUPLET-SUR-PY (Marne). Depuis des années Thierry Soudant, éleveur de porcs, dénonce un authentique danger sanitaire. En question : le surdosage de vitamines dans les aliments pour bétail. Face à la loi du silence et au risque avéré de santé publique, il a saisi la justice.
Après des années de démarches auprès des différentes administrations sanitaires, des demandes d'explications restées lettres mortes... Thierry Soudant est passé à l'offensive. Vendredi par le biais son avocat - le médiatique Me Ludot - l'éleveur porcin, installé au nord de Mourmelon, a porté plainte « pour administration de substances nuisibles » auprès du pôle judiciaire de santé publique de Paris.
Expertises à l'appui, il dénonce le surdosage des vitamines (D et A) dans l'alimentation pour bétail.
En 1992, plusieurs porcs de son élevage décèdent brutalement. Des morts inexpliqués dans un premier temps. Au total l'éleveur de Saint-Souplet-sur-Py a perdu près de mille cochons en plusieurs années.
Des risques pour la santé publique
En dépit des sérieux doutes des agences françaises et européennes de sécurité sanitaire, ces produits sont toujours en vente libre et largement préconisés par les fabricants... Dès lors l'éleveur part en croisade. « Depuis le début, c'est l'histoire du pot de terre contre celui du pot de fer, mais il faut que les choses changent, car au-delà de mon élevage, il y a derrière ce système un problème de santé publique », revendique-t-il.
Ce surdosage serait même toxique pour l'Homme « et notamment pour les femmes enceintes, car il pourrait être à l'origine de malformations de l'embryon lors de son développement in-utero » argumente l'éleveur en extirpant un énième rapport d'un épais dossier. « Il y aurait dû y avoir des décisions de prises à ce moment là. Ils ont implicitement reconnu qu'il y avait un problème mais ils n'ont rien fait. J'en conclus que c'est le lobby des laboratoires vétérinaires qui dirige», dénonce-t-il. Et d'ajouter, "les adminsitrations ont par leur attitude substitué au pricnipe de précaution un principe commercial au profit des firmes qui commericalisent ces produits"
En effet cette « hypervitaminose » – essentiellement A et D – est stockée dans le foie de l'animal, « mais pas dans la viande », précise-t-il. Des vitamines - dites liposolubles - que l'on retrouverait dans des aliments à base de foie d'animaux.
En 1991, dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire, les autorités avaient été « officiellement » alertées « des risques pour la santé publique ». « Des mesures devaient être prises pour restreindre des pratiques d'injection de fortes doses de vitamine A dans les élevages (…) sous peine de prendre des mesures discriminatoires à l'égard de cet aliment... ». Depuis, rien n'aurait été fait. L'éleveur pointe même du doigt "une complicité des autorités. L'administration a substitué le principe de précaution à un principe commercial, au profit des firmes qui commercialisent ces produits".
C'est pour poursuivre ce combat et "faire voler en éclat cette loi du silence", que Thierry Soudant a saisi la justice.
Source : http://www.lunion.presse.fr/article/marne/video-un-nouveau-danger-sanitaire-dans-lassiette
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