En 2005 étaient publiés les résultats de l'étude RECORD. Menée en Angleterre, celle-ci avait suivi sur une période de 2 à 5 ans 5292 personnes âgées d'au moins 70 ans qui étaient actives physiquement et qui avaient connu une première fracture osseuse récente. Les patients avaient été divisés en 4 groupes et avaient reçu soit de la vitamine D (800IU) soit du calcium (1000mg), soit les deux, soit un placebo. Au terme de l'étude le résultat était net: aucun bénéfice du calcium, de la vitamine D ou des deux en combinaison dans la prévention des fractures.
Cette première étude d'intervention souffrait de certains biais méthodologiques notamment pour la vitamine D: le taux sanguin des patients n'ayant pas été mesuré, l'absence de bénéfice pouvait provenir du fait que la plupart des personnes suivies avaient des taux relativement bons. Autre bémol: la dose utilisée, trop faible si on en croit les experts: cliquez pour consulter notre dossier. En revanche pour les suppléments de calcium, aucune équivoque.
Les patients de cette étude ont continué à être suivis sur une période d'encore 3 ans. Cette fois, au terme de l'étude, les chercheurs ont examiné l'influence de cette supplémentation sur le risque de développer une maladie vasculaire ou un cancer mais aussi le lien avec la mortalité totale.
Résultat: Aucune réduction du risque de maladie vasculaire, aucune diminution du risque de cancers, aucune baisse de la mortalité. Le calcium fait chou blanc. Une nouvelle qui risque de déplaire à l'industrie laitière.
Et la vitamine D ? Le bénéfice semble nul également. Néanmoins, dans une deuxième analyse en essayant de tenir mieux compte de la compliance au traitement, il ressort que la vitamine D réduit légèrement la mortalité. A l'inverse les suppléments de calcium l'augmentent légèrement. Les suppléments de calcium sont d'ailleurs soupçonnés d'augmenter le risque cardiovasculaire, selon une méta-analyse récente.
L'avis de LaNutrition.fr Cette étude confirme l'ensemble des données recueillies à ce jour sur les suppléments de calcium ou la surconsommation de laitages telle qu'elle est préconisée par les responsables nutrition des autorités sanitaires et les nutritionnistes qui oeuvrent pour l'industrie laitière (souvent les mêmes) : ces mesures sont inefficaces pour prévenir les fractures. Elles ne devraient pas être suivies car elles détournent des vrais moyens de prévenir l'ostéoporose (pas de tabac, activité physique régulière, consommation élevée de fruits et légumes, d'aliments riches en oméga-3, d'eaux bicarbonatées, prise éventuelle de sels de potassium chez les personnes à risque). Sans compter que la surconsommation de calcium pourrait exposer à des risques pour la santé.
Référence: Grant AM, Avenell A, Campbell MK, McDonald AM, MacLennan GS, McPherson GC, Anderson FH, Cooper C, Francis RM, Donaldson C, Gillespie WJ, Robinson CM, Torgerson DJ, Wallace WA; RECORD Trial Group. Oral vitamin D3 and calcium for secondary prevention of low-trauma fractures in elderly people (Randomised Evaluation of Calcium Or vitamin D, RECORD): a randomised placebo-controlled trial. Lancet. 2005 May 7-13;365(9471):1621-8.
Avenell A, Maclennan GS, Jenkinson DJ, McPherson GC, McDonald AM, Pant PR, Grant AM, Campbell MK, Anderson FH, Cooper C, Francis RM, Gillespie WJ, Robinson CM, Torgerson DJ, Wallace WA; the RECORD Trial Group. Long-Term Follow-Up for Mortality and Cancer in a Randomized Placebo-Controlled Trial of Vitamin D3 and/or Calcium (RECORD Trial). J Clin Endocrinol Metab. 2011 Nov 23.
http://www.lanutrition.fr/les-news/calcium-aucun-effet-sur-les-fractures-ou-le-cancer.html