Une nouvelle étude pointe du doigt les effets nocifs des antennes-relais sur la santé
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Le débat n’est pas nouveau. Régulièrement, des associations se plaignent des effets négatifs sur la santé pour les populations vivant à proximité des antennes. De leur côté, les opérateurs s’abritent derrière l’absence de preuves de la nocivité des antennes.
Chez Orange, on rappelle que "l’OMS a déclaré qu’il n’y avait aucun danger avéré pour la santé". A Paris, la décision de la mairie d’interdire l’implantation de nouvelles antennes, a suscité l’ire du Conseil d’Etat qui a estimé que "seules les autorités de l’Etat désignées par la loi sont compétentes pour réglementer l’implantation des antennes".
La nouvelle étude qui vient de sortir va relancer la polémique. "Ce n’est pas une étude scientifique, corrige Ludivine Ferrer porte-parole de l’ASEF, une association qui regroupe 2500 médecins en France, c’est une enquête locale menée par des médecins." L’enquête a été menée auprès de 143 personnes vivant dans des immeubles de Provence coiffés de 12 ou 14 antennes-relais.
Les symptômes disparaissent dès qu'on s'éloigne des antennes
Les résultats sont alarmants : 72 % estiment que leur santé est impactée par la proximité des antennes, 43% se plaignent d’acouphènes et 55% de troubles du sommeil (contre 13% et 29% pour la population générale). Pour 83% des personnes gênées, les symptômes disparaissent après éloignement des antennes relais. "Notre enquête ne cherche pas à démontrer la nocivité des antennes, souligne Ludivine Ferrer. Nous avons simplement fait un état des lieux. Nous avons pris en compte des habitants qui venaient voir des médecins. Nous avons joué notre rôle d’alerte."
Les offices HLM moins regardants ?
Bien que la présomption soit très forte, l’enquête ne démontre pas que les antennes sont directement impliquées. D’autres facteurs sociaux pourraient jouer un rôle. "En effet, reconnait Ludivine Ferrer, mais il faut comprendre que ces populations ont l’impression d’être au ban de la société. On leur a mis 14 ou 12 antennes sur la tête sans leur demander leur avis. La loi stipule qu’il faut l’unanimité des copropriétés pour installer une antenne sur un toit. L’unanimité est très difficile à obtenir. Résultat, les opérateurs se tournent vers les offices d’HLM où il n’y a qu’un seul propriétaire. Ils versent une compensation financière dont les locataires ne voient en général pas la couleur et le tour est joué."
L’association ne nie pas que la population de l’étude souffre peut-être d’autres maux. Mais justement "dans ce cas, pourquoi la soumettre à un risque supplémentaire alors qu’elle est déjà fragilisée ? C’est un déni de démocratie" conclut Ludivine Ferrer.
Paul Loubière
Source : http://www.challenges.fr/high-tech/20111123.CHA7335/une-nouvelle-etude-pointe-du-doigt-les-effets-nocifs-des-antennes-relais-sur-la-sante.html