- Citation :
- Bonjour à tous, bonjour Aigle,
- Aigle a écrit:
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- Je suis confrontée en ce moment à quelqu'un de la famille dans cette situation. Je me rends compte à mes dépends qu'il est impossible de faire progresser spirituellement une personne tant qu'elle n'est pas équilibrée psychologiquement.
Je l'ai fait monté artificiellement trop haut et tous ses problèmes psys enfouis lui ont explosés à la figure. Du coup, cette personne est super mal et à du mal à faire face seule.
Cela me renforce encore plus dans l'idée que le travail psy pur et dur est primordial avant toute chose.
Ce que je vais te dire est à prendre avec beaucoup de précaution car il ne s'agit que de ma propre expérience et de mon ressenti.
J'ai commencé la méditation seul, isolé et à mon insu, pendant une période ou je subissais une très grande fragilité psychologique (séparation) ainsi qu'une immense détresse physique (sans traitements).
Cela faisait des années que je bossais avec ça (maladie), que je m'écroulais régulièrement puis me relevais et repartais au charbon (17ans), bien sur je gardais tout pour moi et n'en parlais que si on me le demandait car avec l'expérience j'avais remarqué que les gens fuient devant la maladie des autres car cette dernière met en évidence leurs propres fragilités et impermanence.
Cette fois là j'ai eu un profond besoin (au plus fort de moi même) de m'isoler de mes semblables à l’exception de mes enfants ainsi que le minimum obligatoire (courses alimentaire). En fait cela à durer 7 ans.
Les deux premières années je me suis totalement oublié, je ne respirais, voyais, réfléchissais H24 qu'au sujet de mes enfants et j'étais très attentif à leur perception du monde et de leur ressenti et actions vis-à-vis de leurs semblables. Là j'ai eu de très grandes réussites, je qualifierais même certaines de fantastiques, dans le futur j'ouvrirais un sujet afin d'avoir votre point de vue.
Puis quant j'ai ressenti que mes enfants avaient une pleine conscience d'eux même et des autres, il m'arriva une drôle de chose, ce fut comme automatique, les drames enfouis au plus profond de moi ont commencé petit à petit à refaire surface me noyant dans des tourbillons d'émotions, j'étais comme connecté et j'avais beau essayé par tout les moyens d'y échapper, rien n'y faisait, "c'était un réset obligatoire", une très grosse mise à jour.
Cette dernière elle aussi dura environ deux ans, donc nous en sommes à quatre ans d'isolement (obligatoire) et tout ce que je peux vous dire c'est qu'à ce moment là, je pense qu'au vue des personnes me connaissant je n'était plus le même, certains même commençaient à croire que je devenais fou, les seuls à penser le contraire étaient mon ex femme, mes enfants, et moi même.
Je me rappelle qu'à l'époque par gentillesse pour d'autres j'avais débuté une psychothérapie mais comprenant rapidement, que cela ne mènerait à rien dans mon cas, j'y mis fin tout aussi rapidement.
Après ce "déluge" de souvenir désagréable enfouis et comprenant (enfin) mon incapacité à les changer je me suis senti impuissant, incapable à me réparer, totalement démuni, presque à hurler à l'injustice.
Puis comme un enfant qu'on empêche de bouger et qui s'est débattu jusqu'à l'épuisement, je me suis calmé et pour la première fois depuis plus de quatre ans (là aussi c'était automatique) je me suis senti respirer, vivant, enfin.
Les 3 années qui ont suivit ont été un pur bonheur, je les ai passé là encore seul avec moi même, à me contempler, à faire connaissance avec "mon moi" que depuis ma naissance je croyais connaitre, alors qu'à l'époque il n'était rien d'autre que ce que voulait voir les autres.
Puis je suis sortie de ma bulle, mon regard sur le monde n'a plus rien à voir avec mon ancienne perception, je ne ressent plus de questionnements, de peurs, d’émerveillement, je suis simplement là présent ayant accepter enfin "ce que je suis" au plus profond de mon être, juste un homme bon qui ne veux pas combattre ses semblables pour vivre, mais plutôt communier, partager.
Et ce qui est vraiment plaisant dans tout cela, c'est que j'ai l'agréable impression que les autres êtres-humains que je croise le ressentent et que ça leur fait du bien.
Alors voilà Aigle, "peut être" que ton parent est comme je l'ai été, "face à lui même", que tout les sentiments que cela lui procure sont difficile à assumer, qu'ils lui font perdre pied, le rende à fleur de peau, écorché vif, émotif, mais crois moi, dans ce cas il ne s'agit pas de folie, bien au contraire, ton proche est en train de grandir. C'est le monde tel qu'il est (trop rapide)qui remet en question son existentialité (mot inventé) et à la fin de ce processus, il gagnera la permanence du calme.
N'étant pas docteur, par sécurité comme toi, je lui préconisent de voir un professionnel, par contre je pense que l'accompagner dans sa démarche de méditation tout en évitant précautionneusement la spiritualité à cause de sa vulnérabilité passagère, ne peut que l'aider à passer ce cap très difficile de sa vie.
courage
bonne soirée