Notre vision de la protohistoire est en train de changer grâce à la découverte, en Turquie méridionale, d'un temple vieux de 12.000 ans qui appartient à une civilisation inconnue.
La nouvelle est d'importance, pas seulement pour accroître nos connaissances sur cette lointaine période de notre histoire, mais parce qu'elle représente un lâcher-prise révolutionnaire de la part de l'archéologie "main stream". Le "courant principal" de l'archéologie est, d'ordinaire, beaucoup plus frileux. A quoi ressemblent ces vestiges ? Dans une structure ovale, des stèles plates, en forme de T, rythment l'espace en présentant des bas-reliefs d'animaux divers : panthères ou tigres, reptiles, renards, sangliers, etc.
Non loin de là, à Çatal Hüyük, c'était des taureaux. La présence de tous ces animaux peut évoquer une société chamanique, usant de sorcellerie et rites d'envoûtement pour harnacher ces espèces pour les soumettre à l'homme, comme Graham Hancock - et d'autres avant lui - l'a évoqué pour les grottes peintes de Lascaux ou d'Altamira. Les archéologues n'ont pas trouvé trace d'habitations dans les environs, ils en concluent, avec raison sans doute, qu'il s'agit d'un temple.
David Lewis-Williams qualifie Göbekli Tepe de "site archéologique le plus important au monde." C'est une petite colline à 16 km d'Urfa, localité connue jadis sous le nom d'Edesse, en bordure des monts Taurus. Urfa est un oasis apprécié depuis la haute antiquité, ce qui explique sans doute l'implantation d'un temple en ce lieu. Ce n'est pas n'importe quel temple, c'est le plus ancien actuellement reconnu, "das Rätselhafete Heiligtum des Steinzeitjäger", le sanctuaire énigmatique des chasseurs de l'âge de pierre. (source) Une statue grandeur nature de pierre calcaire, aux yeux d'obsidienne, trouvée à Urfa près de l'étang nommé Balikli Göl, a été datée au carbone à -10.000, ce qui fait d'elle la plus ancienne sculpture de pierre jamais trouvée. Comme il est impossible de dater la pierre au carbone, on n'a pu dater que des restes organiques trouvés sur cette statue. Cette datation, comme beaucoup d'autres, est donc a minima.
La statue pourrait fort bien être beaucoup plus ancienne !
Ceci étant dit, s'agit-il vraiment de la plus vieille statue de pierre ? La roue du crâne de Teotihuacan, malgré l'avis contraire des archéologues "main stream", est sans doute beaucoup plus vieille encore. Sans parler de Tiahuanaco. Les méthodes de datation pourront progresser, tant que la mauvaise foi fera loi, aucune date réaliste ne sera reconnue pour le continent américain. Un puissant dogme s'y oppose, qui veut que toute civilisation vienne de Méditerranée, de Mésopotamie, entre le Tigre et l'Euphrate.
Et au-delà, il y a un dogme paléontologique plus puissant encore, qui veut que notre espèce soit originaire d'Afrique. Yankees go home ! Tout le monde ignore la trace de semelle fossile de 200 millions d'années ou l'empreinte de pied humain du même âge trouvée en Amérique. Sans parler du marteau d'Ecosse, deux fois plus ancien ! Adieu Lucy et la thèse d'Yves Coppens ! Ne soyons pas naïfs, répond la science. Il s'agit de singularités qui n'invalident en rien les théories dominantes.
Comme c'est commode ! Cette science-là ne vaut que pour des primates. On croit voir une horde de singes aux bagarres criardes matées par le mâle dominant. Heureusement, il existe d'autres moyens de faire parler les vieilles pierres.
En 1994, un vieux berger turc du nom de Savak Yildiz, intrigué par une grande pierre aux arêtes régulières, balaye la poussière qui la recouvre. Le berger ne se doute pas qu'il vient de faire une découverte majeure. Très vite, le bruit a couru qu'un nouveau site archéologique avait vu le jour sur Göbekli Tepe, qui signifie la "colline du nombril". Quand l'évaluation de l'âge du site a été publié par les médias turcs, la colline du nombril est devenue d'un coup le nombril du monde. Douze mille ans, pensez donc !
Bémol à la clé : Göbekli Tepe n'est que le nombril du monde méditérranéen. Chaque continent possède le sien. Voire plusieurs ! En Inde, c'est Harappa ou Mahabalipuram. Au Japon, Yonaguni. En Chine, c'est la région des Pyramides ou la plaine des Jarres. En Afrique, c'est le Transvaal ou le pays Yoruba. En Amérique, ce sont toutes les cités des cimes. Notre monde est un très vieux monde dont nous ne connaissons que l'épiderme. Notre histoire est un iceberg et les historiens ne voient pas sous l'eau.
"Les archéologues estiment que Göbekli Tepe devait à l'origine comprendre 200 stèles en T. Chacune pesant en moyenne 5 tonnes, cela implique que 1000 tonnes de pierres ont été extraites, transportées et décorées, ce qui souligne l'importance du site et le labeur investi dans sa réalisation."(source) Mais s'agit-il vraiment de construction mégalithique ? La décoration, notamment les sculptures animales, n'évoque rien de connu. Qui étaient ces gens ? Quels étaient leurs dieux ? Que cherchaient-ils ?
Certaines stèles sont énormes : "il en reste encore une, mesurant sept mètres sur trois, en partie dégagée, qui pèse environ 50 tonnes, preuve que la manutention de pierres énormes n'a pas commencé en Egypte ou à Stonehenge" (source) Evidemment, puisque la grande Pyramide n'est datée que de 4000 ans, alors qu'elle a au moins trois fois cet âge ! Qui peut sérieusement dire quand a commencé la civilisation planétaire cyclopéenne, la fameuse civilisation des Pyramides ?
Toutes les dates sont à revoir. Si l'on ignore quand le mégalithisme a commencé, on sait quand il a fini : avec l'Egypte dynastique, sous le pharaon Ménès. Notre civilisation démarre par un déclin majeur : la perte des savoir-faire mégalithiques, le transport et l'ajustement de blocs énormes, dont certains sont actuellement intransportables, comme le monolithe de Baalbek. Est-ce parce que les géants ont quitté notre planète à cette époque ? Certains le disent. La thèse des géants doit être prise au sérieux.
A Göbekli Tepe, il y a peu de mégalithes. Rien qui évoque à coup sûr le travail des géants d'avant. Ce qui est frappant c'est l'organisation des stèles dans les différents espaces ovales, les salles du temple antique. Dans l'une d'elles on ne trouve que des représentations de serpents, dans une autre, des sangliers et des renards, dans une troisième, une grande quantité d'animaux de toutes espèces, qui l'a fait baptiser le jardin d'Eden. Il est est vrai que nous sommes en plein dans la plaine d'Edin, origine de l'Eden.
Parfois l'animal est accompagné d'une barre diagonale, tombant près de lui, qui pourrait évoquer un éclair. S'agirait-il d'un site à foudre, comme Uruk ou Avebury ? Dans ce cas, que représenteraient les animaux ? Et où serait le capteur de foudre ? En altitude, un simple monolithe suffit. Mais en plaine ? Manque une pyramide ou une ziggourat qui aurait pu porter l'antique capteur de foudre. Manquent aussi, sans doute, une compréhension plus intime des moeurs de ce peuple dont nous ne savons que si peu de choses...
SOURCE :
http://eden-saga.com/fr/neolithique-turquie-protohistoire-temple-animaux-chamanisme-gobekli-tepe.html