Jouets pour bébés : l'UFC-Que Choisir dénonce la présence de substances toxiques
L'association de consommateurs UFC-Que Choisir dénonce la présence de produits toxiques dans un grand nombre de jouets pour bébés et réclame des mesures de la part des pouvoirs publics.
Un grand nombre de jouets testés par l'UFC-Que Choisir contient des dérivés pétroliers ou des substances susceptibles d'être transformées en nitrosamines, des produits classés comme cancérogènes possibles ou probables, dénonce l'association de consommateurs dans son numéro de décembre.
L'UFC-Que Choisir a procédé à l'analyse de 30 jouets ; 13 d'entre eux contiennent des dérivés pétroliers (HAP) ou des substances susceptibles d'être transformées en nitrosamines, des produits classés comme cancérogènes possibles ou probables par diverses instances sanitaires (l'Agence américaine de l'Environnement (US-EPA), l'Union européenne et le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC)), précise l'association de défense des consommateurs.
Et de citer le doudou Oui-Oui de Lansay ou encore l'emblème des jouets premier âge, Sophie la girafe. "Sophie la girafe, pourtant destinée à la bouche des enfants, contient et même libère dans la salive des précurseurs des nitrosamines !", s'indigne l'association. "Si elle appartenait à la famille des tétines où ces composés sont interdits, Sophie ne serait plus sur le marché".
Par ailleurs, "plus de 20 % des plastiques des jouets testés contiennent en quantité importante des substituts de phtalates n'ayant jamais fait l'objet d'aucune évaluation toxicologique officielle et qui ne figurent pas dans la liste des additifs pouvant être utilisés dans les matériaux plastiques en contact avec les aliments".
L'UFC-Que Choisir rappelle qu'avant l'âge de 3 ans, les enfants ont la peau et les poumons plus perméables à la toxicité des produits. "Il n'est pas admissible que toutes les substances chimiques présentes dans les jouets ne soient pas évaluées sur le plan toxicologique afin de garantir leur innocuité, et que des substances cancérogènes probables ou possibles soient admises".
L'association demande donc aux pouvoirs publics, nationaux et européens, de renforcer la réglementation relative à la toxicité des jouets en vue d'interdire la présence des HAP classés cancérogènes ainsi que des nitrosamines et de leurs précurseurs. Et exhorte la France à suivre l'exemple de l'Allemagne qui a décidé d'anticiper et même d'aller plus loin que la Directive Jouets en étendant aux jouets destinés aux moins de 3 ans la législation appliquée aux sucettes et tétines. Applicable en 2013, cette directive reste insuffisante aux yeux de l'UFC-Que Choisir, avec des valeurs limites trop hautes pour certains composés (dont les HAP et les nitrosamines). Avec cette directive, illustre l'association, "les jouets testés resteront conformes !"
En revanche, ils étaient en conformité avec la législation, puisque les analyses ont montré l'absence de phtalates, de formaldéhyde, de colorants azoïques, de substances cancérogènes ou reprotoxiques interdites par la réglementation, souligne l'UFC-Que Choisir.
Celle-ci a donc saisi l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour qu'elle procède "à une évaluation toxicologique des 2 substituts aux phtalates trouvés dans les jouets testés et non encore évalués, le DHEH et le DOIP". Elle demande par ailleurs aux fabricants d'être responsables et de s'assurer "que les HAP classés cancérogènes ne sont pas présents dans leurs produits".
Amélie Pelletier
Source
Sécurité des jouets : faudra-t-il écrire au père Noël pour obtenir un renforcement de la réglementation ? - Communiqué de l'UFC-Que Choisir, 30 novembre 2011.
Source : http://news.doctissimo.fr/Grossesse-bebe/Jouets-pour-bebes-l-UFC-Que-Choisir-denonce-la-presence-de-substances-toxiques-26065