actualutteBarack Obama interrompu en plein discours par des Indignés de Wall Street Hier soir, dans une école du New Hampshire aux USA Barack Obama prononçait un discours sur la réforme des impôts quand il a été pris à partie par des membres du Mouvement Occupy Wall Street.
Ces Indignés qui ont campé durant plus de deux mois tout près de Wall Street à New York pour dénoncer les excès du monde de la finance n’ont pas hésité à interrompre le Président américain pour se faire entendre.
Dans un trac distribué aux journalistes quelques minutes après cet incident, ces manifestants ont rappelé que 4000 personnes pacifistes ont été arrêtées à New York lors du démantèlement de leur camp à New York la semaine dernière,
« alors que les banquiers continuent à détruire l’économie ».
En s’adressant plus particulièrement à Barack Obama, il lui ont reproché son silence au sujet de l’expulsion dont ils s’estiment avoir été les victimes, silence qui selon eux
« envoie le massage que la brutalité policière est acceptable ».1 L’utilisation de gaz de poivre contre des étudiants de l’université californienne de UC Davis, vendredi, fait grand bruit sur la toile alors qu’une manifestante de Seattle affirme avoir fait une fausse couche après avoir été frappé par des policiers.
Relayé par les réseaux sociaux et les médias, l’incident d’UC Davis a
déjà accouché d’un mème centré autour du lieutenant John Pike, le policier qui asperge calmement et méthodiquement les manifestants. Les forces de l’ordre étaient chargées de disperser les étudiants, réunis pacifiquement sur leur campus pour marquer leur soutien au mouvement Occupy Wall Street, à la demande de présidente de l’Université, Linda Katehi.
Un internaute a compilé quatre des meilleures vidéos filmées par les manifestants en split screening.
Comme on peut le voir sur les images, la police prévient les étudiants qu’ils doivent quitter les lieux puis préparent ostensiblement leurs bombes à « pepper spray » avant de passer à l’action sous les « honte à vous » de la foule. Selon la chef de la police locale, les policiers s’étaient retrouvés encerclés par les étudiants et n’avoir d’autre choix que d’intervenir. Des explications qui n’ont pas suffi à enrayer la polémique sur ce recours à la force disproportionné.
La répression des manifestations estampillées Occupy Wall Street occasionne une multiplication de ce type d’incidents, assurant un nouveau soutien populaire à un mouvement dont on a peut-être annoncé un peu vite l’essoufflement. Il y a une semaine, une grand-mère de 84 ans est devenue une icône d’OWS après avoir été elle aussi aspergée de gaz par la police lors d’une manifestation à Seattle et prise en photo le visage hagard.
Une fausse couche imputable à la police ?
Plus grave, une jeune femme nommée Jennifer Fox affirme avoir été victime d’une fausse couche après avoir participé à la même manifestation et frappé à l’estomac par des policiers à Seattle : « J’étais au milieu de la foule quand la police à commencer à avancer. Je criais ‘je suis enceinte, je suis enceinte. Laissez-moi passer. J’essaie de sortir.’ »
Elle pensait s’être remise de l’incident mais s’est sentie mal quelques jours plus tard. En se rendant chez le médecin, elle a découvert que le cœur de son bébé ne battait plus. Les journalistes qui l’ont rencontrée attendent de pouvoir examiner un document médical confirmant ses déclarations, mais la photo de son transport vers l’ambulance a déjà fait pas mal de bruit. Tout comme la vidéo qui montrerait la suite de l’incident, postée hier sur YouTube :
Le débat sur la violence de la répression est en tout cas lancé. Au pays de la liberté d’expression, est-il normal de combattre la parole de manifestants pacifiques avec du gaz poivre et des matraques ? L’opinion publique américaine, pour l’instant sceptique sur OWS (56% des Américains n’ont pas d’avis sur le mouvement) va-t-elle finalement se ranger du côté des indignés US ? Affaire à suivre…
Crédit photos : Joshua Trujillo/AP/SIPA