11 septembre 2001 : Loose Change, le nouveau film qui bouscule la "pensée unique"
par Carlo Revelli, le lundi 20 mars 2006.
11 septembre 2001 : Loose Change >>> Voir la video ici
On a peine à le croire : un jeune réalisateur de 22 ans, Dylan Avery, a été l’invité de Fox News, la chaîne TV pro-Bush, pour présenter son film contestant la version officielle fournie par la Maison Blanche sur les attentats du 11 septembre 2001.
Dylan Avery va beaucoup plus loin que Michael Moore. Presque cinq ans après les attentats qui ont le plus influencé les rapports internationaux dans l’après-guerre, les critiques sur le manque de transparence de l’administration américaine semblent retrouver un second souffle grâce à la réactivité des blogs, des vidéo-blogs (ou vlogs), et surtout à l’effort constant des familles de victimes, de jeunes journalistes, de professeurs d’université ou d’hommes et de femmes politiques téméraires.
Depuis quelques jours en effet, non seulement la blogosphère, mais aussi les grands médias et le monde politique s’enflamment suite à la diffusion impressionnante du deuxième volet du documentaire américain Loose Change sur les attentats du 11 septembre (diffusion assurée au début via des réseaux P2P, notamment Emule et ensuite par les sites de diffusion de vidéo comme Google Video et Daily Motion). Comme je l’ai décrit dans un article récent, avec l’explosion du phénomène de la vidéo sur Internet, "nous allons voir apparaître prochainement une nouvelle catégorie de vidéo-blogueurs que l’on pourrait appeler les "activistes" ou, si on veut enlever toute connotation politique, les "témoins citoyens". Il s’agit de tous ceux qui auront décidé de témoigner de certains dysfonctionnements graves de notre société en les filmant". Bref, une vidéo-surveillance à l’envers est en train de voir le jour, non plus du haut vers le bas mais du bas vers le haut. Jusqu’à maintenant la vidéo-surveillance permettait aux hommes politiques de surveiller les dérives potentielles de leurs citoyens. La "vlog surveillance" permettra de faire l’inverse comme l’a très bien compris à un niveau local Christophe Grebert, le "Putéolien qui a décidé de l’ouvrir".
Cela dit, il est évident que ce processus n’est pas sans risques, et les dérives potentielles sont importantes notamment vers la désinformation, ne serait-ce qu’en raison de la facilité pour tout un chacun de manipuler des images ou des vidéos. Néanmoins, ce phénomène est inéluctable et c’est à nous de trouver les garde-fous nécessaires pour minimiser ces dangers. C’est pourquoi il faut prendre le temps de regarder ce film jusqu’au bout pour se faire son opinion.
Ainsi, dans le cas de ces nouvelles vidéos qui circulent sur plusieurs médias et blogs anglophones et désormais aussi sur certains sites francophones (ReOpen911.info, Nuesblog, Yahoo Actualités, etc.), force est de constater qu’un véritable travail d’enquête a été mené par les réalisateurs. Leur méthode est simple, factuelle et se base exclusivement sur les bandes vidéos des grandes chaînes, les témoignages qui ont été filmés à l’époque, les différentes enquêtes mises en place. A la différence de Michael Moore, qui enrichissait ses films à charge à partir d’une vision préconçue, les réalisateurs de Loose Change nous donnent des instruments pour forger notre propre opinion.
Et comme le dit le célèbre journaliste de Radio-Canada, Bruno Guglielminetti il s’agit là "d’un documentaire troublant, qui ébranle les théories bien établies concernant les événements du 11 septembre. J’ai rarement vu un reportage aussi bien documenté sur le sujet et surtout, avec autant de reconstitution. (...) Un documentaire à voir absolument !".
Et c’est en effet notre devoir de citoyen de visionner, analyser, décortiquer, et éventuellement critiquer ou dénoncer ce genre de document. Voilà la mission d’un véritable "pronétaire" à l’ère du numérique. Sans rentrer dans une paranoïa conspirationniste, force est de constater que la version officielle semble être contredite sur plusieurs points notamment en ce qui concerne l’écroulement sur elles-mêmes des tours jumelles (ainsi que la tour WT7 dans l’après-midi, alors qu’elle n’a été touchée par aucun avion). En effet, la grande improbabilité de l’écroulement des tours, consécutivement aux incendies et sans utilisation d’explosif, a été dénoncée par des nombreux chercheurs, universitaires et ingénieurs, spécialisés dans la démolition contrôlée de bâtiments (cf. vidéo Collapse or Implosion ?).
Par ailleurs, comme le montre bien cet article de Jarret Murphy, de plus en plus de citoyens souhaitent l’ouverture d’une nouvelle commission d’enquête et des chercheurs, comme le professeur David Ray Griffin et le physicien Steven Jones (Department of Physics and Astronomy - Brigham Young University) s’interrogent sur les faiblesses scientifiques de la théorie officielle. Griffin fait également partie d’un groupe récemment créé (Scholars for 9/11 Truth & Justice) fédérant une cinquantaine de chercheurs universitaires qui contestent la théorie de l’administration Bush et parmi lesquels on retrouve des journalistes, des scientifiques, des universitaires, des philosophes. De plus en plus d’observateurs s’accordent à penser qu’il reste encore beaucoup de zones d’ombre sur les événements du 11 septembre 2001.
Bien évidemment, toute attaque à la théorie officielle sur le 11 septembre provoque des réactions immédiates. Ainsi, la neutralité des articles qui concernent ce groupe est remise en cause par certaines personnes même directement sur la Wikipedia]. Et comme on pouvait s’y attendre, les bruits les plus fous commencent aussi à circuler sur Dylan Avery, le réalisateur américain auteur des deux documentaires que nous publions ici. En effet, vient de démarrer sur Internet une campagne de déstabilisation pour le décrédibiliser : "There are also rumors that Dylan Avery, when he is not intoxicated on alcohol, is on some other drug, usually marijuana".
En même temps, une nouvelle génération de chercheurs en quête de vérité, qui se coordonnent surtout via Internet, semble succéder à la génération de ceux qui craignent encore pour leur métier, leur carrière, s’ils apparaissaient comme trop critiques, voire "conspirationnistes". N’oublions pas le rôle contraignant sur la "liberté de penser" du USA Patriot Act II, le profond respect du drapeau, de la présidence, et la persistance du traumatisme de cet événement "inscrit dans le marbre" de l’histoire des Etats-Unis.
Contrairement aux mass media qui semblent avoir définitivement classé l’affaire "11 septembre", Internet et les "médias des masses" permettent à tout à chacun de sa forger son opinion, de valider ou d’invalider ses propres certitudes... On touche ici du doigt le rôle (ou les limites ?) du "journalisme pronétaire".