Extrait des Accord toltèques de Don Miguel Ruiz
Les Quatre Accords toltèques :
La Voix de la liberté personnelle
«..Le mauvais usage de la puissance de la parole crée l’enfer. On l’utilise pour médire, pour critiquer, pour culpabiliser, pour détruire. Bien sûr, on s’en sert aussi de la bonne manière, mais pas très souvent. On l’utilise surtout pour répandre du poison personnel, pour exprimer la colère, la jalousie, l’envie et la haine. La parole
est pure magie – c’est le plus puissant cadeau donné aux humains – et on l’utilise contre soi-même. On planifie sa revanche. On crée le chaos par la parole. On se sert des mots pour attiser la haine entre races, personnes, familles, nations différentes. Nous faisons un mauvais usage de la parole si fréquent que nous créons et perpétuons un cauchemar d’enfer. L’utilisation négative de la parole nous maintient les uns les
autres au fond du gouffre, dans un état de peur et de doute. La parole étant de la magie et son mauvais usage de la magie noire, nous pratiquons la magie noire en permanence, sans réaliser le moins du monde que notre parole est magique.
Prenons l’exemple de cette femme intelligent et dotée d’un bon cœur ; Elle avait une fille qu’elle adorait. Un soir, elle est rentrée chez elle après une très mauvaise journée de travail, fatiguée, remplie de tensions émotionnelles, avec un mal de tête abominable. Elle souhaitait un peu de paix et de calme, mais sa fille chantait et sautait joyeusement. Celle-ci ne se rendait pas compte de l’état dans lequel était sa mère ; elle jouait dans son propre monde, son propre rêve ; Elle se sentait bi »n, elle sautait et chantait de plus en plus fort, exprimant toute sa joie et tout son amour. Elle chantait si fort qu’elle aggrava le mal de tête de sa mère qui, au bout d’un moment, perdit contrôle. En colère, elle regarda son adorable fille et lui dit : «
Tais-toi, Tu as une voix horrible. Peux-tu simplement te taire ? »En réalité, c’est la tolérance de cette femme envers le moindre bruit qui était réduite à néant et non la voix de sa petite fille qui était horrible. Mais cette dernière a cru ce que sa mère lui avait dit, et, à cet instant, elle a conclu un accord avec elle-même. Après cet incident, elle n’a plus jamais chanté, car elle croyait que sa voix était horrible et qu’elle dérangerait quiconque l’entendrait. Elle devint timide à l’école et, si on lui demandait de chanter, elle refusait. Même parler aux autres devint difficile pour elle. Tout changea dans la vie de cette petite fille à cause de ce nouvel accord : elle crut qu’elle devait réprimer ses émotions afin d’être acceptée et aimée.
Chaque fois que l’on écoute une opinion et qu’on al croit, on conclut un accord qui s’intègre à notre système de croyances. Cette petite fille grandit et, bien qu’elle eût une belle voix, elle ne chanta plus. Elle développa tout un complexe à cause d’un seul sort qui lui avait été jeté par celle qui l’aimait le plus : sa propre mère.
Celle-ci ne s’est pas aperçue de ce qu’elle avait fait par sa parole. Elle n’était pas consciente d’avoir utilisé de la matie noire et d’avoir jeté un sort à sa fille. Elle ne connaissait pas la puissance de sa parole, et on ne peut donc la blâmer. Elle a agi comme sa mère, son père et les autres avaient agi envers elle-même, de diverses manières. Eux aussi faisaient mauvais usage de leur parole.
Combien de fois agit-on ainsi avec ses propres enfants? On leur fait part d’opinions négatives, puis ils portent en eux cette magie noire durant des années et des années. Des gens qui nous aiment pratiquent de la magie noire contre nous, mais n’ont pas conscience de ce qu’ils font. C’est pourquoi il faut leur pardonner : ils ne savent pas ce qu’ils font.
Observez les interactions humaines quotidiennes et rendez-vous compte du nombre de fois où vous nous jetons des sorts les uns aux autres par nos propos. Cette façon d’agir a fini par devenir la pire forme de magie
noire, que l’on appelle la médisance, ou la propagation de rumeurs.
La médisance est la pire magie noire, parce que c’est du poison pur. Nous avons appris cela en y donnant notre accord. Enfants, nous avons entendu les médisances permanentes des adultes autour de nous, exprimant ouvertement leurs avis sur autrui ; ils avaient même des opinions sur des personnes qu’ils ne connaissaient pas. Celles-ci s’accompagnaient de poison émotionnel, et nous avons appris que c’était
là la manière normale de communiquer..."