Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte
Et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence
Sans aliénation, vivez autant que possible en bons termes avec toutes personnes
Dites doucement mais clairement votre vérité
Ecoutez les autres, même les simples d'esprit et les ignorants
Ils ont eux aussi leur histoire
Evitez les individus bruyants et agressifs
Ils sont une vexation pour l'esprit
Ne vous comparez avec personne
Il y a toujours plus grand et plus petit que vous
Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements
Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe
Soyez vous-même
Surtout n'affectez pas l'amitié
Non plus ne soyez cynique en amour
Car il est en face de tout désenchantement aussi éternel que l'herbe
Prenez avec bonté le conseil des années
En renonçant avec grâce à votre jeunesse
Fortifiez une puissance d'esprit pour vous protéger en cas de malheur soudain
Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères
De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude
Au-delà d'une discipline saine, soyez doux avec vous-même
Vous êtes un enfant de l'univers
Pas moins que les arbres et les étoiles
Vous avez le droit d'être ici
Et qu'il vous soit clair ou non, l'univers se déroule sans doute comme il le devait
Quels que soient vos travaux et vos rêves
Gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre coeur
Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés
Le monde est pourtant beau
Et... tâchez d'être heureux !
(*) Dans les années 1950-1970, aux Etats-Unis d'Amérique et en Europe, le texte suivant circulait dans les différents groupes constituant les réseaux de contre-culture.
Il était supposé avoir été trouvé dans la Cathédrale Saint Paul de Baltimore (USA) en 1692 et sans nom d'auteur.
Cette origine mystérieuse lui conférait une aura quelque peu "sacrée". Mais, une sociologue Véronique Campion-Vincent, qui travaillait sur les légendes urbaines 1, a montré qu'il s'agissait, en fait, d'une page poétique de Max Ehrmann (1872-1945) extrait de recueil composé par l'auteur en 1927.
Dans les années 1950, un pasteur de Baltimore avait affiché ce texte dans Old Saint Paul's Church, bâtiment construit en 1692. Apprécié et recopié, avec l'oubli progressif de sa signature, il sera repris dans la mouvance hippie par des peintres et des éditeurs et très largement dupliqué par tous les moyens et par tout un chacun, jusqu'à nos jours.
A le lire attentivement, il correspond assez bien au commencement de ce que l'on peut appeler aujourd'hui la "spiritualité laïque". (Source René Barbier)
http://blog.france3.fr/cabinet-de-curiosites/index.php/2008/03/27/69720-soyez-heureux